19 décembre 2006

La Grande Désillusion (chapitre 3)

Le chapitre trois a pour titre : "Liberté de choisir?". Stiglitz veut montrer que le FMI a trop souvent imposé ses dogmes économiques et financiers à savoir privatisation et libéralisation. En fait, le FMI a mélangé les fins et les moyens. L'objectif premier du FMI était d'assurer la stabilité économique du monde. Le problème est que désormais le but (officieux) du FMI est de pousser les pays en développement à entrer dans l'économie de marché le plus vite possible sans se soucier si cela leur sera bénéfique ou pas.

Privatisation:
On parle de privatisation lorsque l'Etat cède à des investisseurs privés des entreprises jusque là nationales. Toujours selon l'auteur la privatisation en soi n'est pas une mauvaise chose. Certains secteurs seront mieux gérés dans le privé que dans le public. L'Etat doit, dit-il, rester dans son rôle et ne pas se détourner de ce qu'il doit faire. Je suppose qu'il parle de la justice, la sécurité et l'éducation entre autres.
Le problème est qu'en privatisant trop vite et en ne stimulant pas l'arrivée de concurrents, ces "fast-privatisation" ont favorisé l'apparition de monopoles privés. Ce monopole cherche évidemment à conserver cette position et un des moyens pour y arriver est la corruption politique. L'autre effet pervers est d'avoir mis de nombreuses personnes au chômage. Et s'il n'y a pas d'entreprise concurrente pour les ré-embaucher, ces personnes restent au chômage.

Libéralisation:
Libéraliser signifie supprimer l'intervention de l'Etat sur les marchés financiers ainsi que supprimer les barrières commerciales. L'objectif est de faciliter la création d'entreprise. Or, l'esprit entrepreunarial est quasiment absent des pays en développement. Cela est dû au faible niveau d'éducation et l'accès au prêt beaucoup trop restrictif. En effet on ne prête qu'aux riches alors que ce sont les pauvres qui en auraient le plus besoin.
De plus comme il a été remarqué dans les deux premiers chapitres: quel est l'intêret pour les pays en développement d'attirer les grandes entreprises sur leur territoire, alors que leurs entreprises nationales ne peuvent pas encore rivaliser? Pourquoi demander à un bébé de courir alors qu'il ne sait même pas marcher?! Les pays riches, à l'époque où eux même se développaient, comprennaient totalement ce raisonnement et avaient supprimés les barrières à l'exportation mais protégés les industries nationales en limitant les importations. L'avantage comparatif ne joue donc que dans un seul sens certes mais au moins la nation peut se développer plus sûrement. Le FMI a donc imposé au Kenya, à l'Argentine (etc...) des politiques que les Etats-Unis eux-mêmes n'auraient pas voulus s'auto-appliquer.

C'est donc des erreurs de calendrier et de prévision qui sont ici pointés par Stiglitz. Il ne remet pas en cause la mondialisation et ses bienfaits (du moins pour les pays riches) mais il veut montrer que chaque pays doit d'abord se développer à son ryhtme avant de subir la concurrence internationale. Les politiques du FMI ont encore plus affaiblies l'Afrique et l'Amérique du Sud ce qui les met donc en position d'infériorité par rapport aux Etats-Unis et les oblige à accepter quasiment toutes les proposition du FMI si elles veulent obtenir des prêts.
La Chine, par exemple, l'a bien compris et s'est développé plus en autharcie et elle est désormais en passe de relever le défi de la mondialisation. D'autres pays asiatiques tels que l'Indonésie, la Thaïlande ont eu beaucoup plus de difficultés. Ce sujet sera donc abordé dans le chapitre quatre : "La crise asiatique".

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